Cliquez ici >>> 🐑 la conscience de soi est elle trompeuse

Pourtant cette sensation est trompeuse, elle est une illusion, trahissant l’infinie complexité contradictoire qui nous constitue. Norbert Elias emploie le terme de « configuration ». L’individu n’est pas un atome séparé du social, mais une configuration particulière , large et extraordinairement changeante, qui intériorise de façon spécifique toute la société de son Lexposition "Les apparences sont trompeuses : les tenues de Frida Kahlo" offre pour la première fois aux yeux du monde tous ces objets. Elle constitue par ailleurs une étude de la façon dont Frida Kahlo a construit sa propre identité. L'exposition est axée sur l'élaboration du style de l'artiste et est fondée sur des thèmes tels que l Lesbases de la théorie : La théorie de la désintégration positive (TDP) est issue des observations réalisées par Dabrowski au cours de sa vie, tant auprès de ses patients que de son entourage. Son expérience de la guerre, les emprisonnements, le suicide de son ami, la mort de sa sœur, sont autant de jalons qui ont marqué sa Lamédiation du miroir y autorise cette connaissance de soi qui se dérobe à l’intuition immédiate. Si, pas plus que l’œil, l’âme ne peut se voir elle-même, il lui est du moins possible de voir quelque chose qui lui est semblable, et par ce détour, de se connaître elle-même. Le miroir est bien cet objet vu qui permet de se voir étranged'être limité à cette conscience de soi qui nous semble être de toute éternité et qui pourtant est si Site De Rencontre Amicale Pour Ado. Prendre conscience de » signifie constater, entrer en contact avec un objet. Prendre connaissance de » implique un certain travail de l'intelligence, débouchant ainsi sur la possession de concepts, donc de contenus essentiels. La conscience de soi est alors un fait, un point de départ mais aussi une incitation à la recherche de soi- même. On se résume donc à savoir si d'une part, le moi » peut faire l'objet d'une connaissance, et si d'autre part cette connaissance peut se résumer à la conscience de soi ou du moins consister à un approfondissement de la conscience de soi. La conscience de soi peut-elle être alors objet de connaissance ou bien est-ce que la subjectivité de chacun empêche ce rapport à la conscience de soi ? En d'autres termes, la conscience de soi est-elle une connaissance de soi ? On pourrait se demander en premier ressort, si la conscience de soi peut jouer le rôle de connaissance objective. "Connais-toi toi-même ", inscription placée sur le fronton du temple de Delphes et attribuée à Socrate, philosophe occidental du Ve siècle avant était un encouragement à une connaissance psychologique de soi, à une nécessité pour l'âme de connaître les valeurs d'après lesquelles elle se détermine. Même à cette époque, la connaissance de soi était la condition ultime d'une maîtrise de son ego, de ses origines et de ses volontés. Il n'y avait donc pas de recherche de vérité sans un travail de réflexion de la pensée sur elle-même et cette hypothèse est encore vérifiée aujourd'hui, au XXIe siècle. Pour les philosophes grecs, la connaissance de soi-même est synonyme de sagesse. Elle permettrait en effet à l'individu de prendre conscience de ses propres limites, de se libérer de ses défauts, de développer ses qualités, et, en faisant abstraction de tout ce qui dans le " je " n'est pas personnel, de prendre conscience de sa véritable identité et, enfin de compte, de sa liberté. La devise delphique laisse entendre que nous ne nous connaissons pas réellement, que la connaissance de soi n'est pas une donnée immédiate de la conscience. Elle nous invite donc à entreprendre une recherche, une descente dans les profondeurs de notre intériorité pour trouver l'essence de notre être. Or, cette recherche passe d'abord par la découverte et l'affirmation de notre moi. Cette affirmation est le fondement de la philosophie cartésienne en même temps que celui de toute entreprise de recherche de sa propre identité. Pour approfondir la connaissance que nous avons de nous-mêmes, il faut donc se demander s'il est légitime de parler du soi par soi et quels en seraient les moyens et les conditions. On voit par là quel est l'enjeu véritable d'une connaissance de soi conformer l'homme à une idée de lui-même, permettre un contrôle et une maîtrise de soi. Et on voit aussi comment cette exigence prend comme pur point de départ la conscience de soi c'est bien le mouvement de réflexion, de la pensée sur elle-même qui à la fois donne l'idée d'une connaissance de moi-même et m'ouvre la voie d'une telle connaissance. C'est d'ailleurs dans cette voie que s'engagea Descartes, un des premiers philosophes modernes du XVIIe siècle, recherchant à ce sujet une vérité absolue. Sa célèbre citation Je pense, donc je suis » issue de la quatrième partie du Discours de la Méthode » est tout simplement l'affirmation que je suis en toute certitude une chose qui pense », un sujet doué de conscience. L'essence, ou encore le fondement substantiel de je » est ainsi descriptible sous forme d'un objet conceptualisable une substance pensante » dont le caractère de substance permet de déduire des caractères essentiels unité, immortalité . Descartes, à la recherche des vérités premières, décide de faire table rase de tout ce qu'il a appris jusque-là. Il veut faire régner le doute systématique sur toutes les évidences. Mais il a beau douter de tout ce qu'il voit, de tout ce qu'il pense, il a beau imaginer que quelque diable rusé le fait se tromper toujours, la réalité de sa propre pensée s'impose à lui comme une évidence absolue. Son doute est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière et irrécusable. Quoique je pense, je ne puis nier ce que je pense, et donc que j'existe au moment même ou je pense Cette proposition je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçoit en mon esprit » conclura t-il dans ses Méditations métaphysiques ». Le sujet conscient de soi est alors posé comme ce que la pensée ne saurait éliminer sans se mentir a elle-même. Avec le je pense donc je suis », Descartes place ainsi la conscience, le sujet, à la racine de toute connaissance possible. Cependant les premiers lecteurs de Descartes ne comprirent pas ce que signifiait sa citation. Ainsi le philosophe français Pierre Gassendi lui écrivit Vous pouviez inférer la même chose de quelque autre que ce fût de vos actions. » et dire par exemple Je mange, donc je suis », ou bien encore Je me promène, donc je suis ». Descartes lui répondit qu?il a évoqué, en doute, tous les actes que nous connaissons par nos sens, parce qu?ils peuvent être illusoires. je puis rêver, immobile dans mon lit, que je suis entrain de manger ou de me promener. Ainsi, il ne faut pas dire Je me promène, donc je suis » mais bien Je pense que je me promène, donc je suis ». L'existence de mon propre corps est remise ainsi en question par l'argument du rêve. Pendant que je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est véritablement vrai et réel, et pourtant ce n'est qu'une illusion. La présence de ma pensée à elle-même est la seule certitude qui résiste à l'épreuve du doute car la pensée est inhérente à l'acte même de douter. La pensée et donc la conscience sont par conséquent la première des vérités de l'homme sur laquelle toutes les autres se basent. Nous sommes à priori les mieux placés pour nous connaître par l'introspection, nous pouvons accéder à une certaine connaissance de nos sentiments, de nos qualités, de nos défauts, de nos motivations et de nos convictions. Mais accède-t-on à un niveau particulier de la réalité mentale par l'introspection, ou cette méthode tend-elle à susciter l'objet même auquel elle prétend accéder ? Le paradoxe de l'introspection est que le sujet se confond avec l'acte de s'observer lui-même. De même l'introspection est normalisée par le langage. Il n'en reste pas moins que l'idée de savoir » ce qu'on est soi-même, sa propre connaissance, soulève des difficultés de principe en quel sens emploie-t-on savoir », s'il s'agit d'intériorité ? Comment peut-on se connaître vraiment si c'est ancré au plus profond de nous ? Les conclusions qu'approuve Descartes sur l'essence du moi ne laisse pas impassible certains philosophes comme Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, qui va remettre en cause leur fondement dans son livre Les critiques de la raison pure ». En effet, connaître », c'est connaître un objet, en cerner un concept. Prenons l'exemple du triangle je le connais comme étant une figure géométrique dotée de trois angles dont la somme est égale à 180 degrés. On peut alors se poser la question suivante la conscience de soi peut-elle se définir vraiment comme un objet ? Permet-elle de se prendre comme objet et de connaître ce que l'on est vraiment ? Peut-être, mais encore faudrait-il distinguer deux cas ou plutôt deux niveaux de conscience la conscience de soi, comme je », la connaissance qu'un sujet prend de lui-même ; mais aussi la conscience réflexive ou un sujet prend connaissance de son propre état corporel. Pour la première, le je pense, donc je suis » révèle la certitude du je » mais ne dit rien sur ce que je suis. Tandis que pour la seconde, Jean-Paul Sartre disait par exemple prendre conscience que je suis timide, c?est ne plus être timide [?] aussi simplement, aussi ingénument ». En effet, il y a le moi » qui est timide et le je » qui sait que le moi est timide. Tandis que les choses sans conscience livres, chaises, tables' existent massivement, sont en soi elles ne sont ce qu?elles sont, l'homme, qui est conscient de ses propres états de conscience, se voit condamné par là à ne être jamais ce qu?il est, à ne jamais coïncider exactement avec soi. A partir du moment où l'enfant commence à parler de lui à la première personne, moment décisif et irréversible, il se saisit lui-même comme sujet pensant et conscient. Cette faculté de conscience à se prendre elle-même pour objet, que l'on appelle la réflexibilité » de la conscience, fait de l'être humain une personne, c'est-à-dire chez Kant, un sujet moral responsable constituant une fin en soi. La conscience réflexive est le retour sur son soi et donc permet de prendre pour objet la vie psychologique qui constitue le moi. De plus, la conscience dite psychologique » se prolonge en conscience morale quand le sujet juge de la valeur morale de ses propres intentions ou de ses propres actes. Pour Rousseau, philosophe des lumières » au XVIIIe siècle, c'est par la conscience morale principe inné de justice et de vertu », que l'homme peut s'élever au-dessus des bêtes et se rendre semblable a Dieu ». Toutefois, lorsqu'un sujet doté de pensée propre, de conscience s'étudie lui-même, il ne le fait pas en tant qu'objet, certes pas, mais en tant que sujet c'est la thèse de la psychologie clinique par opposition à la psychologie expérimentale qui étudie la conscience de soi en tant qu'objet. On pourrait alors se demander s'il est possible d'objectiver la conscience. En effet, comme nous l'avons vu, la conscience peut-être objective mais tout être qui pense, le fait de manière subjective. On pourrait même soupçonner la conscience de soi d'être facteur d'illusion sur soi. Comme l'affirmait Spinoza, philosophe et grand penseur néerlandais du XVIIe siècle qui prolongea en un certain sens le raisonnement déscartien la conscience est le lieu d'une illusion, elle ignore les causes. Nous subissons les objets extérieurs et sommes déterminés par les causes extérieures que nous subissons sans les comprendre ». Peut-être nous croyons-nous libre puisque nous ignorons les causes qui nous déterminent ? Quoiqu'il en soit, l'homme en tant que sujet ne peut pas avoir une connaissance objective de la conscience qu'il a de lui-même, elle lui échappe tant bien que mal. Il paraît difficile d'avoir une connaissance objective de nous-mêmes la connaissance que nous pouvons avoir de nous par l'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous faisons de nous. Ainsi, nous pouvons être tentés d'exagérer, d'amoindrir ou de taire certains de nos défauts. Cette idée initiée par Kant puis par Hegel, sera reprise par Edmund Husserl, philosophe allemand du début du XXe siècle, dans sa théorie phénoménologique science qui étudie les phénomènes sur la conscience. Dans cette théorie, il récusera le primat accordé à la conscience réfléchie. Le concept d'intentionnalité contenir quelque chose, pas forcément réelle, à titre d'objet, être à propos de quelque chose, avoir un objet immanent en découlera et donnera un rôle central à l'élaboration de sa théorie phénoménologique. Le célébrissime psychanalyste Sigmund Freud introduira même l'existence de l'inconscient psychique comme barrière de sa propre conscience. Manipulés par autrui, nous sommes influencés, et nous ne sommes pas maîtres de nos choix, de nos actes, de nous-mêmes. Selon lui, il se produit en nous des phénomènes psychiques dont nous n'avons pas même conscience, mais qui déterminent certains de nos actes conscients. Ainsi nous croyons nous connaître, mais nous sommes incapables de dire pourquoi nous ne pouvons supporter la vue de tel ou tel animal pourtant inoffensif un serpent, une araignée?, pourquoi nous faisons des rêves si délirants' Nous croyons nous connaître, mais il y a en nous comme un étranger qui se manifeste de temps en temps dans nos manies, dans nos rêves ou dans nos actes manqués, et qui s'évertue à se dérober a nos regards introspectifs. Pour contourner cet obstacle qui nous obstrue le chemin de notre connaissance intérieure peut-être est-il nécessaire de passer par autrui, dans l'analyse, pour accéder à sa propre conscience de soi ? Peut-être que je ne peux que me connaître que grâce à autrui, grâce aux autres et l'image que je représente ? En effet, avoir conscience de soi et des autres apporte une meilleure connaissance de soi car on a alors une base de comparaison et l'on peut faire un retour qui nous permet de nous positionner, car tout seul dans l'absolu, on ne peut pas se connaître. Dès qu'on pense à des qualités ou à des défauts, il faut avoir des valeurs qui nous viennent de la Société. Mais, les autres n'ont pas forcément connaissance de notre éducation mais aussi de notre expérience personnelle, qui influence considérablement notre psychisme. De leurs places, il ne voit qu'une facette, qu'une manifestation de notre personnalité, certainement influencée par leur présence. Le regard de l'observateur modifie déjà l'objet d'observation alors quand cet objet est un sujet capable de se modifier lui-même, cela nous entraîne dans un jeu de miroirs peu propice à l'observation. Le désir de se définir, mais aussi l'impossibilité d'achever cette définition en une essence fixe et définitive, constitue précisément l'essence paradoxale de l'homme. Avoir conscience de soi est certes une étape indispensable à la connaissance de soi, mais ni sur le plan métaphysique de ce qu'est le je », ni sur le plan psychologique du moi », la conscience de soi est apparue comme la connaissance de soi. N'y a-t-il pas alors la nécessité de passer par l'autre pour se connaître soi-même, même si cela parait tellement difficile, la connaissance de soi impliquant toujours la reconnaissance de l'autre ? N'oubliez pas de cliquer sur les liens des différentes problématiques, afin d'accéder à un choix de textes relatifs à cette problématique particulière. - Est-ce par la conscience qu'il faut définir l'homme ? I. Origine et caractéristiques de la conscience - Que faut-il entendre par "être conscient" ? - Qu'est-ce que prendre conscience ? - Comment sait-on qu'un autre être est conscient ? - La duplicité de la conscience rend-elle inutile l'hypothèse de l'inconscient ? - Est-ce que l'attention est la caractéristique essentielle de la conscience ? - N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ? - Quelle relation la conscience entretient-elle avec ses objets ? - La conscience est sélective - La phénoménologie husserlienne a. La thèse de l'attitude naturelle analysée par Husserl b. La phénoménologie husserlienne proprement dite c. La phénoménologie husserlienne par les exemples 3. Subjectivité et objectivité de la conscience - La conscience peut-elle être objective ? - La conscience nous montre-t-elle la réalité telle qu'elle est ? a. Conscience et subjectivité b. La conscience de la réalité - Quels sont les obstacles à la prise de conscience de la réalité ? 4. La conscience médiate ou immédiate ? - Dans quelle mesure peut-on affirmer que la conscience n'est pas un donné mais une tâche ? - "Croyant posséder la conscience, les hommes se sont donné peu de mal pour l'acquérir." Quel sens donner à cette réflexion ? - Sommes-nous conscients ou avons-nous à nous rendre conscients ? - Quelle relation la conscience entretient-elle avec ses objets ? - La conscience ne s'exprime-t-elle que dans la négation ? - Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ? - La conscience de soi suppose-t-elle autrui ? - Pour être soi-même, faut-il se différencier des autres ? - Les autres nous aident-ils à nous connaître ou nous en empêchent-ils ? - Puis-je attendre d'autrui qu'il m'apporte une vérité sur moi-même ? - Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ? a. Conscience et société - La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? - Est-on fondé à affirmer l'existence d'une conscience collective ? II. La conscience de soi - Le moi est-il ce qui se cache ou ce qui se manifeste ? - Comment comprendre la notion de vie intérieure ? - Suis-je dans mon corps "comme un pilote dans son navire" ? - Comment sait-on que quelqu'un est conscient de ce qu'il fait ? - La conscience n'est-elle tournée que vers elle-même ? - "La conscience enferme un refus de soi ; on ne connaît de soi que ce qu'on change." Quelles réflexions vous suggère cette pensée d'Alain ? - La question "qui suis-je ?" admet-elle une réponse exacte ? - Être conscient de soi est-ce être maître de soi ? - Pourquoi chercher à se connaître soi-même ? - La conscience immédiate de soi est-elle connaissance de soi ? - "Connais-toi toi-même." À quels obstacles se heurte cette exigence ? - Peut-on se connaître soi-même ? - Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? - Comment puis-je savoir qui je suis ? - Que peut-on savoir de soi ? - L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ? - La maîtrise de soi dépend-elle de la connaissance de soi ? - Si la connaissance de soi est utopique, devons-nous pour autant y renoncer ? - Est-il vrai de dire que "l'observation directe de soi est loin de suffire pour apprendre à se connaître " ? - La connaissance de soi peut-elle être sincère ? - La conscience de soi est-elle une connaissance ? b. La conscience véridique ou trompeuse ? - La conscience peut-elle être objective ? - La conscience peut-elle nous tromper ? - Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? - Suis-je ce que je crois être ? - Toute conscience de soi est-elle une illusion sur soi ? - La conscience est-elle source d'illusions ? - Peut-on se mentir à soi-même ? - Le moi s'identifie-t-il à la conscience ? - Peut-on ne pas être soi-même? - Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ? - Doit-on apprendre à devenir soi-même ? - Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ? - L'expression " être soi-même " a-t-elle un sens ? - Mon identité dépend-elle de ma culture ? - Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi-même ? - Qu'est-ce qu'une personne ? - Y a-t-il continuité de l'être vivant à la personne ? - Pourquoi dois-je respecter la personne ? - Le respect n'est-il dû qu'à la personne ? - Toutes les personnes ont-elles droit à un égal respect ? - Respecter l'autre, est-ce respecter en lui la personne humaine ? d. La dimension temporelle de l'identité - Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? - Peut-on dire qu'on change avec le temps ? - Peut-on dire que je change avec le temps ? - Peut-on changer avec le temps ? - Qu'est-ce que rester soi-même ? 4. Conscience et liberté - La conscience est-elle source de liberté ou de contrainte ? - Toute prise de conscience est-elle libératrice ? III. La conscience morale - Qu'est-ce qui, en moi, me dit ce que je dois faire ? - Quelle origine assignez-vous à la mauvaise conscience ? - La conscience morale est-elle naturelle à l'homme ? - La conscience morale n'est-elle que le résultat de l'éducation ? - Agir selon sa conscience, est-ce agir selon ses valeurs personnelles ? - Écouter la voie de la conscience, est-ce écouter celle de la raison ? - La conscience morale ne provient-elle que de l'épreuve de la faute ? - Sur quoi ma conscience morale fonde-t-elle sa légitimité ? - Peut-on dire que toute conscience est une conscience morale ? - Qu'y a-t-il à reprocher à la bonne conscience ? - Suffit-il d'avoir bonne conscience pour être innocent ? - Etre maître de soi, est-ce une visée illusoire ? - Peut-on échapper aux exigences de la conscience ? - Suffit-il d'avoir bonne conscience pour être innocent ? - La conscience peut-elle être un obstacle pour l'action ? - Peut-on être immoral sans le savoir ? - Suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience ? - Suffit-il d'être conscient de ses actes pour en être responsable ? - Pourquoi l'homme peut-il parfois désirer l'inconscience ? - La conscience peut-elle être un fardeau ? - Quel sens peut-on donner à l'expression c'est plus fort que moi ? - L'indignation morale dispense-t-elle de l'analyse ? IV. La conscience en rapport aux autres notions du programme - La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ?- L'expérience de l'oeuvre d'art modifie-t-elle la conscience que nous avons du monde ? Date de création 09/12/2005 1701 Dernière modification 08/07/2019 1222 Catégorie Page lue 22037 fois Fiche de cours la conscience Conscience psychologique La conscience est étymologiquement un savoir » accompagnant l'existence, la pensée et l'action d'un sujet. Comme présence à soi et aux choses, la conscience est dite psychologique. I/ Conscience morale En se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut les juger elle peut évaluer ce qui est les faits d'après ce qui doit être les valeurs. En ce sens, la conscience est morale. A La conscience peut-elle nous tromper ? La conscience, illusion du sujet ? La conscience est ambiguë si rien n'est connaissable sans elle comment savoir quelque chose sans en avoir conscience ?, elle n'en est pas moins sujette à l'erreur et à l'illusion. En effet, le sujet tend à prendre ce dont il a conscience son point de vue particulier pour la seule réalité existante, et ainsi à s'illusionner sur le réel. Le sujet, illusion de la conscience ? Or, l'illusion fondamentale du sujet conscient ne porte-t-elle pas sur lui-même ? La conscience d'être un sujet véritable n'est-elle pas la plus grande illusion ? Kant nous assure du contraire Le je prouve que j'agis par moi-même, que je suis un principe et non un résultat ». Se dire libre c'est se poser comme le sujet de ses actions et de sa pensée c'est moi qui agis et qui pense. C'est avoir conscience de soi comme d'un être ayant une identité personnelle unifiée, stable, et capable de se déterminer lui-même. Mais cette conscience est-elle fiable ? La conscience d'exister comme sujet pensant prouve-t-elle vraiment l'existence d'un tel sujet, ou n'est-elle qu'une illusion ? Faut-il dire cogito je pense » avec Descartes, ou cogitatur ça pense » avec Nietzsche ? Mais si le sujet n'existe pas comme principe, disparaît-il alors moralement, c'est-à-dire comme valeur ? L'idée de sujet conscient perd-elle toute valeur ? La réponse de Descartes Le doute retourné contre le scepticisme C'est pour vaincre le scepticisme, donc pour fonder le dogmatisme établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences », que Descartes entreprend de douter de tout. En effet, il voit dans le doute le moyen d'atteindre l'indubitable une pensée absolument certaine résistant absolument au doute. Ce doute méthodique repose principalement sur les arguments du rêve ne produis-je pas moi-même toutes mes pensées ? et du malin génie ne serais-je pas le jouet d'un être trompeur ?. Quelle garantie ai-je d'être bien réglé » ou bien calibré » comme on le dit d'un instrument de mesure ? Qu'est-ce qui me prouve que ce à quoi je pense existe vraiment et que mes idées correspondent à la réalité ? Le cogito je pense donc je suis Descartes découvre qu'une pensée résiste au doute c'est qu'il est vrai que j'existe, moi qui pense cogito, — si je n'existais pas, je ne pourrais ni penser ni douter de mon existence ! Je ne peux pas ne pas être, quand je pense que je suis. L'existence du sujet pensant ou doutant est une évidence indubitable. Mais que suis-je ? Je suis une chose pensante », une substance pensante et consciente un sujet absolu, un esprit, une âme. La conscience est l'évidence fondamentale, la connaissance constituant le fondement et le modèle de toute vérité . Comment trouver des cours de philo ? B Avoir conscience, est-ce juger ? Une relation de soi aux choses et de soi à soi Selon l'étymologie latine, la conscience est un savoir accompagnant quelque chose. Elle signifie donc que quelque chose est su par le sujet ; le sujet se sait en relation avec une réalité, perçue plus ou moins clairement. Conscience psychologique et conscience morale La conscience peut porter sur des faits ce qui est ou sur des valeurs ce qui doit être. Dans le premier cas, la conscience est dite psychologique. Elle est spontanée et/ou réfléchie. Son objet est extérieur les choses ou intérieur la vie subjective ; présent attention..., passé souvenir, regret... ou futur attente, projet... ; possible hypothèse... ou impossible imagination, illusion.... Elle émet des jugements de fait ou d'existence il y a ceci, ceci est cela…. Dans le second cas, la conscience est dite morale elle émet des jugements de valeur. Elle est alors comme un juge intérieur, évaluant ce qui est faits, actes, pensées… d'après ce qui doit être, c'est-à-dire d'après des valeurs ou des normes morales, religieuses, politiques, juridiques, esthétiques.... Toute conscience est-elle morale ? Mais faut-il vraiment séparer la conscience psychologique de la conscience morale ? Ne serait-ce pas, comme le dirait Descartes, prendre une distinction formelle valable seulement en pensée pour une distinction réelle valable dans la réalité ? En effet, toute conscience est toujours un certain écart par rapport à ce qui est. Or, toute prise de distance n'implique-t-elle pas une certaine évaluation et un certain choix ? La conscience n'est-elle pas alors essentiellement morale ? La réponse de Alain La conscience fait face à ce qui est... Perdre conscience s'évanouir, c'est cesser d'être présent à soi et au monde. Au contraire, revenir à soi, c'est revenir au monde, c'est-à-dire précisément à autre chose que soi » Paul Valéry. La conscience psychologique fait qu'un être n'est pas seulement dans le monde une chose parmi les choses, mais est aussi devant le monde un sujet face à un objet, ou face à d'autres sujets . ... et le juge au nom des valeurs Or, parce qu'elle est l'acte par lequel l'esprit se dédouble et s'éloigne à la fois de lui-même et des choses », la conscience permet la reprise critique de ce qui est. Parce qu'elle oppose ce qui doit être la norme à ce qui est le fait, la conscience est toujours morale elle juge et elle incite à rectifier ce qui n'est pas fidèle à ses valeurs. La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument car noblesse oblige », conclut Alain.

la conscience de soi est elle trompeuse